Fin de journée - Florent / Daniel - PG13

Fin de journée

Deux heures du matin. Il était enfin rentré.

Florent avait veillé jusque là, juste pour pouvoir entendre la voix de son compagnon. Depuis quinze jours, l’homme de sa vie partait tôt le matin, bien avant que son réveil ne sonne, et rentrait tard dans la nuit, si bien que leurs seuls contacts étaient réduits à quelques SMS.

Arrivé dans le couloir, Daniel avait aperçu une faible lueur provenant de leur chambre. Son amant ne dormait pas, et cette idée le fit grimacer. Il avait passé une semaine éprouvante, et n’avait pas envie de parler, ou de subir les reproches de son absence, même s’il était conscient que cela pesait à son compagnon, comme à lui-même d’ailleurs. Alors qu’il passait le pas de la porte, il sentit les yeux son amoureux se poser sur lui, mais n’eut pas le courage de le regarder en face.

- Tu ne dors pas ?- Non, j’avais envie de te voir, et d’entendre le son de ta voix.- Ecoute, je suis crevé et…- Je sais… Je ne te demande rien… A part peut être un baiser, avant de dormir…

Surpris par cette dernière phrase, l’homme releva la tête, et leurs regards se croisèrent enfin. Dans les yeux de son homme, aucun reproche, aucune agressivité, juste de la tendresse et peut être un peu de tristesse aussi.

- Je… Désolé pour ce que je t’impose… La mission est presque terminée, et nous pourrons reprendre un vie normale.- Déshabille toi et viens près de moi…

L’homme s’exécuta, une fois en boxer il se glissa sous la couette, rapprochant son oreiller pour être plus près de l’homme de sa vie, qui lui ouvrait les bras.

- Tu es glacé bébé…- Désolé… , murmura-t-il, en s’écartant un peu. Je ne voulais pas…- Non, reste…  Colle toi à moi, ma chaleur va t’aider à t’endormir…- J’ai passé la nuit en planque, et il fait -3°C dehors…, dit-il en guise d’excuse. - Viens là…

Daniel se blottit contre son amant, alors que celui-ci remontait la couette sur leur deux corps, et éteignait la lumière, avant de voler un baiser à son amoureux.

- Bonne nuit bébé… - … Je ne mérite pas ta patience… Je ne te mérite pas toi… J’étais persuadé en entrant dans la pièce que tu m’attendais pour me reprocher mes horaires de merde…- C’est ton boulot qui ne te mérite pas, tu lui donnes beaucoup plus que tu n’obtiens…- … Et du coup je te néglige… alors que sans toi je ne suis rien…- Sans ton travail non plus bébé… Et ça je l’ai accepté le jour où je suis tombé amoureux de toi.

A ces mots, le commissaire de police chercha le visage de son compagnon dans l’obscurité, et déposa un baiser sur ses lèvres. Doucement, leurs langues s’enroulèrent amoureusement, et lorsque le baiser prit fin, le flic murmura :

- Si tu savais comme je t’aime… Je serais déjà mort si tu n’étais pas dans ma vie. Sans l’idée que tu m’attends quelque part, je me serais déjà fait descendre.- Shhhtt…. Je n’ai pas envie de parler de ta mort potentielle ce soir… - …. Flo… Aime moi…

Le ton était suppliant, plus qu’il ne l’aurait voulu, mais moins que ce qu’il ressentait vraiment. Il venait de comprendre à quel point son homme lui avait manqué, et à ce moment, la seule chose dont il avait désespérément envie c’était de ne faire plus qu’un avec lui.

A ces mots, Florent prit conscience du fait que son homme était en manque de lui, lui qui préférait habituellement la position de dominant dans leurs jeux amoureux. Bien qu’il n’en ai jamais douté, cela le rassurait d’entendre qu’une infime partie de l’âme de son amant avait besoin de lui, même si celui-ci était trop pudique pour l’avouer.

Des caresses succédèrent aux baisers, réchauffant le corps du policier et le cœur des deux hommes. Ils s’étaient enfin retrouvés, et s’endormirent sur une dernière promesse : celle de veiller l’un sur l’autre.

Fin